En 1983 est créée la filière B/L, et avec elle le premier concours d'entrée de l'Ecole Normale Supérieure de la Rue d'Ulm comportant une épreuve de Sciences Economiques et sociales.

Filière à dominante littéraire, elle n'en est pas moins largement pluridisciplinaire, ce qui constitue son principal atout : pendant leur cursus en hypokhâgne, puis en khâgne, les étudiants reçoivent un enseignement en philosophie, lettres, histoire, géographie, langues vivantes et anciennes, tout aussi bien qu'une formation approfondie en sciences sociales et en mathématiques (plus d'1/3 de l'emploi du temps).

Cette filière, unique en son genre, assure aux élèves qui la suivent des connaissances et des méthodes dans le cadre étendu des "humanités contemporaines", formant des généralistes de haut niveau qui trouvent largement leur place dans une société confrontée à un besoin croissant de cadres polyvalents.

C'est ainsi que les élèves de la khâgne B/L bénéficient de nombreux débouchés, et entre autres :

• Les trois Ecoles Normales Supérieures, sachant que les élèves qui intègre ULM se répartissent dans toutes les filières universitaires existantes (sciences sociales, MASS, lettres, philo, langues, histoire, géographie...)
• L'ENSAE (école d'application de Polytechnique spécialisée dans les statistiques économiques) et l'ENSAI. Il faut noter que plus de la moitié de la promotion du concours "éco" de l'ENSAE est formée d'élèves venant de B/L ; ces deux débouchés seraient condamnés à disparaître si les mathématiques et les sciences sociales devenaient des options (avec la baisse inévitable du niveau d'enseignement), ce qui représenterait la perte d'une quarantaine de places.
• Les écoles de commerce, à commencer par les plus prestigieuses d'entre elles : HEC, ESSEC...
• L'Institut d'Etudes Politiques de Paris accessible sur concours après trois années d'études en classe préparatoire,
• Plusieurs magistères rattachés aux ENS,
• L'école des Chartes,
• Enfin, la possibilité d'effectuer des doubles cursus originaux à l'université.

Il va de soi que la disparition de cette filière, ne ferait pas que remettre en cause l'enseignement des sciences sociales dans les classes préparatoires littéraires ; elle marquerait surtout l'échec d'une conception marginale certes, mais combien porteuse de potentialités et de ressources, d'un enseignement universitaire large et exigeant, ouvert à des réalités multiples.

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